Médecine légale et expertises médicales

PRESENTATION DE LA SPÉCIALITÉ

La médecine légale est une discipline unique par sa grande transversalité et son rôle dans le système judiciaire.
Elle est classiquement divisée en deux catégories :

  • la médecine légale du vivant : La médecine légale du vivant regroupe notamment l’activité en unité médico-judiciaire (UMJ) (examens de personne victime de violences physiques, d’agressions sexuelles, examens de gardés à vue), la psychiatrie médico-légale, la médecine pénitentiaire, etc.
  • la médecine légale du mort ou thanatologie. L’activité en thanatologie est effectuée au sein des Instituts médico-légaux (IML) des CHU, et regroupe les levées de corps, l’examen de corps et l’autopsie judiciaire. De nombreuses disciplines sont à l’interface de la médecine légale : la toxicologie, la génétique, la microbiologie, l’anatomo-pathologie, l’anthropologie, la limnologie en sont quelques exemples. La pratique des expertises médicales judiciaires (civiles, pénales, administratives, ONIAM…) enrichit encore le panel des activités du médecin légiste.

La médecine légale est singulière également par la diversité des modes d’exercices possibles : hospitalier dans des IML (CHU) ou des UMJ (CHU et/ou hôpitaux périphériques), cabinet d’expertise libéral, médecin conseil d’assurance, …
Dans tous les cas, le médecin légiste, en tant qu’auxiliaire de la justice, coopère étroitement avec les officiers de police judiciaire (police nationale et gendarmerie), les magistrats (Procureur, Juge d’Instruction), les avocats, les balisticiens etc.
L’aboutissement de chaque affaire criminelle étant la déposition de son rapport devant la Cour d’Assises.

La création du DES de médecine légale et expertises médicales (MLE) à partir de l’année universitaire 2017/2018 a permis d’uniformiser l’enseignement de la spécialité au niveau national, avec de nouveaux supports pédagogiques. La formation théorique est variée, allant de la législation (procédures judiciaire et administrative, droit de la santé, législation sociale…), à la redécouverte de certaines spécialités sous l’angle de la médecine légale : la biologie, la psychiatrie, la pédiatrie, la gynécologie, la radiologie et l’anatomo-pathologie. La formation pratique se déroule majoritairement dans les IML ou les UMJ, avec deux stages hors spécialité en anatomo-pathologie, en radiologie ou dans des services cliniques (médecine d’urgence, MPR, pédiatrie ou gynécologie) en fonction des choix d’orientation de l’interne.

La spécialité connaît actuellement un fort développement au niveau universitaire et scientifique, grâce en particulier aux progrès de la recherche en toxicologie, en génétique, en microbiologie ou en imagerie médico-légale.

Choisir la médecine légale, c’est s’engager dans une spécialité complète, transversale et exigeante, dans laquelle les connaissances nouvelles à acquérir sont nombreuses. Enfin, la médecine légale est une spécialité de terrain tournée vers les sciences humaines et sociales, indispensable à la manifestation de la Vérité judiciaire.